mardi 29 mars 2016

2009 – Meng Song Cha "Vieux Théiers" Maocha, Wang Xian Hao, Mengsong, Jinghong, Xishuangbanna, Camellia Sinensis

Dégustation du 29 mars 2016


Informations et provenance : Ce thé de Mengsong, c'est celui qui m'a fait basculer dans l'univers des puerh. C'est aussi le premier sheng que j'ai goûté. La première gorgée volée dans la tasse d'un ami était repoussante, beaucoup trop amère, mais la tenue en bouche était si exceptionnelle que j'y suis revenu... une fois, puis deux... Et comme vous pouvez le voir, j'y reviens encore.

L'un des quatre premiers puerh signés Camellia Sinensis, il n'est plus disponible à la vente. En fait, il n'a pas été disponible à la vente bien longtemps. La boutique a vendu un peu de maocha jusqu'en 2011 où j'ai acheté les derniers grammes, c'est le thé que je vous présente aujourd'hui. Mais il y avait également des galettes. La majorité d'entre elles ont été entreposées pendant plusieurs années dans leur cave de vieillissement avant que la boutique les ressortent en 2016, bien transformées. Là évidemment, au diable la dépense, j'en ai profité pour m'en récupérer une qui dort maintenant dans ma propre cave. Quelques semaines plus tard, elles étaient déjà toutes parties...

Je considère que j'ai eu beaucoup de chance de commencer mon parcours avec ce puerh, et encore plus de chance de pouvoir continuer à le déguster année après année. Au-delà de la qualité des feuilles que j'apprécie encore aujourd'hui, ce thé a élargi mon univers. Il a vraiment une place particulière dans mon coeur.


Détails d'infusion : 5 gr. / 125 ml en LongDan DuanNi. Eau filtrée Brita, maintenue à 100°C en Glass Kettle. Rinçage flash. Temps d'infusion : 10s. - 15s. - 25s. (oops) - 30s. - pause pour manger. Reprise : 35s. - 45s. - 55s. - suite au jugé. Total de 8 infusions.


Vue : Ce maocha a de jolies feuilles longues et torsadées, pour la plupart intactes, d'un brun clair qui devient un vert olive bien saturé quand elles sont épuisées. La liqueur orangé doux, un peu trouble, possède des reflets gris presque argentés sur certaines infusions, c'est joli et particulier. Il y a malheureusement pas mal de débris dans le fond du pichet, quelque chose de sablonneux même, mais ma théière me fait des misères en ce moment et je ne suis pas sûr si ça vient du thé ou de la terre qui s’égrène. Ce rendu semble se retrouver sur tous les thés qui passent dans cette théière en ce moment...


Odeur : Les feuilles sèches ont un parfum floral, épicé et complexe qui me rappelle presque un Dancong. J'y trouve de la bergamote et du géranium, un fruité acide et légèrement compoté qui m'a rappelé les baies rouges et la cerise de terre, et quelque chose de vaguement amer et légumier que j'ai du mal à définir. Ça sent bon. 


Goût : La première infusion me donne surtout des saveurs d'endives... sur leur site ils parlent de pissenlit, mais je n'ai pas cette référence. J'y retrouve cependant un peu l'encens dont ils parlent, ce parfum d'église, avec une minéralité qui porte bien les saveurs. 

La deuxième développe cette bonne grosse amertume qui m'a tant marquée, avec en-dessous un musc fruité, un peu de fruits peut-être ? C'est fugace, en-dessous de ces endives, avec l'encens qui revient en rétro-olfaction. Finale en bouche sur le caillou, un peu d'épices, ça picote agréablement sur la langue. 

La troisième, je l'ai un peu oubliée le temps de faire les photos... Mais c'est étonnamment doux en fait ! Chargé en saveurs, avec une amertume puissante et minérale, mais ça n'arrache pas la bouche comme je m'y attendais. Et il y a des saveurs de musc et de prunes jaunes qui pointent le bout du nez, j'adore ce thé. 

Les infusions suivantes développent des saveurs de zeste d'orange, de citron confit... C'est sucré, fruité et surprenant, cette douceur qui se développe à mesure que l'on perd en puissance. 


Texture : Je n'aime pas employer le terme "mâche" mais ouais, je crois qu'il y a un peu de ça. C'est épais et crémeux mais plutôt fin, on est loin de la texture type shu qui tache. Fine astringence à partir de la deuxième infusion surtout, ça fait saliver. L'épaisseur de la liqueur est décuplée à partir de la quatrième.

Les saveurs tiennent longtemps en bouche sur les premières infusions, mais ça s'essouffle aussi rapidement et par la huitième infusion tout est épuisé. C'est bien dommage. En tout cas ce thé m'a offert un moment de détente par-dessus tout, c'est un sheng donc on sent bien qu'il y a de la caféine là-dedans mais c'est plutôt un thé qui calme.
 


Couleurs : Des tracées lumineuses jaune pâle et vert doux sur fond noir, une brume brun-rouge qui offre une atmosphère apaisante, avec quelques éclats blancs et roses qui viennent briser la monotonie. L'ensemble me fait penser à un vitrail d'église sur lequel un rayon de soleil joueur vient se poser.
 

samedi 26 mars 2016

2008 – Mulan, Lie Yun Tang / Ming et Zhong He, Nan Kong Shan, Simao, Terre de Ciel

Dégustation du 26 mars 2016


Informations et provenance : Échantillon de Marceline du Forum des Amateurs de Thé, en provenance de la boutique Terre de Ciel. Le thé n'est plus disponible à la vente aujourd'hui mais a été dégusté et commenté par de nombreux amateurs, par exemple ICI, ICI, encore ICI, et .


Détails d'infusion : 5 gr. / 130 ml en DuoQio ZhuNi. Eau filtrée Brita, chauffée en continu à 100°C en Glass Kettle. Rinçage flash. Temps d'infusion : 10s. - 15s. - 25s. - 30s. - 35s. - 40s. - 50s. - 60s. - suite au jugé. Total de 10 infusions.


Vue : La compression de cet échantillon étant assez forte, j'ai dû utiliser le pic pour déliter l'échantillon. La couleur des feuilles est très sombre pour un puerh de 2008, je trouve. C'est curieux, on lui donnerait quelques années de plus. La liqueur orange saturée laisse beaucoup d'écume coincée dans le couvercle de la théière et des petits nuages à la surface de la tasse. 


Odeur : Parfums musqués et sucrés de raisins secs, la cassonade (ou plutôt vergeoise pour vous français), brioche aux raisins et à la cannelle, quelque chose d'un peu poivré même à la surface de la liqueur. C'est intriguant, ce pôle épicé bien présent et qui domine même par-dessus le fruit. 


Goût : J'ai l'impression de boire un vin chaud aux épices... J'y trouve une saveur qui me rappelle quelque chose comme le raisin cuit, peut-être confit, avec de la cannelle, du poivre, du cerfeuil... C'est doux, sans amertume, presque un jus de fruits vaguement liquoreux. 

Sur la deuxième infusion le côté herbacé se développe, cerfeuil, basilic, persil séché. Une très fine pointe d'amertume apparaît mais ce sont les tannins surtout qui sont plus présents. Je reste sur l'impression de déguster l'aspect aromatique d'un alcool sans la morsure de l'alcool.

Troisième infusion un peu plus poussée, aaaah voilà l'amertume ! Elle prend un peu la bouche d'ailleurs, porte des saveurs aromatiques herbacées avec une finale sur le fruit confit. Elle me rappelle la Gu Hua Cha de Mengku ou la Red Sun Drum de Jinuoshan dans ses saveurs, le cuir en moins... mais je me trompe peut-être ? Ça fait longtemps que je ne les ai pas goûtées ces deux-là.

La suite est du même calibre. C'est intéressant et complexe, j'ai bien apprécié. Merci Marcelline ! 


Texture : Bonne présence en bouche après avoir avalé, liqueur plutôt souple, tenue des saveurs moyenne que je suspecte amoindrie par l'absence d'amertume. Retour rétro-olfactif très présent sur des notes d'herbes aromatiques. L'astringence est marquée dès la deuxième infusion. Très petit effet frais en fin de gorgée à partir de la quatrième infusion, mais éphémère.


Couleurs : Un tableau abstrait de bleu royal, indigo, violet et vert sombre, traversé par des filaments presque électriques blanc et orangé. 

mercredi 23 mars 2016

2015 – Wild Spring Buds (maocha), Da Xue Shan, Lincang, Yunnan, Chine, Hojo Tea

Dégustation du 23 mars 2016


Informations et provenance : Échantillon de Blossom du Forum des Amateurs de Thé, à l'origine de chez Hojo Tea. C'est la deuxième édition de ce thé dont la version 2014 a fait fureur chez les copains buveurs de thé. Hojo Akira-san a écrit un article à son sujet là


Détails d'infusion : 5 gr. / 90 ml en Gaiwan "Poissons". Eau filtrée Brita, chauffée en continu à 100°C en Glass Kettle. Pas de rinçage. Temps d'infusion : 5s. - 10s. -15s. - 25s. - 35s. - 45s. - 60s. - 90s. - 2m. - 3m. - 5m. - suite au jugé. Total de 15 infusions.


Vue : Sans blague, ces bourgeons sont magnifiques. Il y en a de toutes les couleurs, vert, rouge, rose, brun clair, certains on des pointes violettes, d'autres sont jaunes, ça foisonne si bien qu'on ne sait plus où regarder. La liqueur est si pâle et cristalline qu'en photos on pourrait croire que c'est de l'eau. La méprise est impossible si on l'a devant soi cela dit, car... 


Odeur : ... c'est une bombe de parfums absolue. Un peu en retrait comparée au cru 2014 peut-être, mais c'est vraiment un détail minime, et ça pourrait être dû au souvenir impérissable que m'a laissé cette première dégustation. 

C'est fruité, sur la pêche ou nectarine citronnée, avec le sucré de fruits exotiques, la papaye, l'ananas même, et une petite pointe fumée qui soutient l'ensemble. L'ensemble est très, très pur. C'est généralement vrai de tous les thés de Hojo-san, mais celui-ci particulièrement.


Goût : La première infusion n'était pas assez poussée, je la trouve un peu fade, comme de l'eau de fruits. La deuxième est bien meilleure. Toujours cette pêche mûre et cette papaye arrosés d'un peu de citron que je retrouvais au nez, c'est exotique, sucré, acidulé, presque un jus de fruits. 

Ce sont des bourgeons de théiers sauvages (variété Ye Sheng), du coup c'est un peu moins complexe qu'un blend... c'est très single note. Ça évolue peu au cours des infusions, cependant c'est tellement rafraîchissant et pur que je ne m'en tanne pas. Ça se boit vraiment tout seul. 


Texture : J'ai un picotement sur la langue si marqué que ça me rappelle les kiwis, auxquels je suis allergique. Je n'ai aucun autre symptôme d'allergie en buvant ce thé, mais l'effet en bouche est si fort qu'on pourrait s'y méprendre. La liqueur est d'une épaisseur ! C'est à quelques degrés seulement d'une texture de gelée ou confiture, et vraiment j'exagère à peine. 

Ça s'arrête ici sinon, par la quatrième infusion j'étais si teadrunk que j'ai oublié de noter mes impressions. Ce qui est plutôt bon signe ! 

Merci Blossom de m'avoir donné la chance de goûter cette édition 2015, c'est un thé superbe.

Ces couleurs, wouah ! 

Couleurs : Un fouillis de couleurs à l'image des bourgeons, du rouge-rose et de l'orangé-vert en voiles superposés les uns par-dessus les autres, avec des filaments jaune vif légers serpentant par-dessus.

dimanche 20 mars 2016

2014 – Yunnan Sourcing’s Ai Lao Shan « Wild Arbor », Wang Jia Zhai, Ailaoshan, Jingdong, Pu’er (Simao), Yunnan Sourcing

Dégustation du 20 mars 2016


Informations et provenance : Produit et vendu par Yunnan Sourcing, on nous dit que ce thé provient du village de Wang Jia, qui se situe à 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer dans la montagne d'Ai Lao, au coeur du Jingdong. Un sheng "sauvage" de vieux théiers en haute altitude, donc. Hm.

Bon. Avec un score de 86 sur Steepster et de jolies reviews, je m'attends à quelque chose d'à tout le moins intéressant. 


Détails d'infusion : 5 gr. / 125 ml en LongDan DuanNi. Eau filtrée Brita, chauffée en continu à 100°C en Glass Kettle. Rinçage flash. Temps d'infusion : 10s. - 15s. - 40s. - 30s. - 35s. - 40s. - 50s. - 60s. - suite au jugé. Total de 10 infusions.


Vue : Ça ressemble à ce que Yunnan Sourcing produit régulièrement. Une compression légère à moyenne, un camaïeux de vert kaki, de longues feuilles minces qui se délitent facilement, de gros bourgeons pâles et dodus. La liqueur est pâle, jaune clair, translucide. Que du joli.

Odeur : Un parfum frais, légèrement fleuri d'eucalyptus devient une symphonie de fruits secs sucrés (raisins, canneberges) et de noix de Grenoble dans la théière chaude. Ces notes se poursuivent dans la tasse, qui après la dégustation laisse deviner un parfum de musc acido-sucré et de fraise fraîche.


Goût : C'est léger et frais, sur des notes végétales et fleuries d'eucalyptus et de menthe, on est très loin du citronné fumé auquel je m'attendais et que je retrouve si souvent sur les thés à provenance dite "sauvage". La seconde infusion est une explosion de saveurs qui s'exprime surtout une fois la liqueur avalée : menthe, sève, résine fraîche, menthol, eucalyptus... Au travers de la fraîcheur je découvre un petit parfum de raisin sec sucré, mais l'amertume de la tasse refroidie prend bien vite le dessus.

Pour être bien honnête, le profil de saveurs n'est pas spécialement à mon goût, mais ça se laisse boire et je pense que s'il gagne un peu de fruits dans quelques années, ça pourrait être quelque chose de vraiment bien. Le menthol bien présent laisse présager quelque chose d'intéressant dans quelques années.

Le reste de la dégustation est sympa mais pas trop subtil, avec une certaine âcreté sur les infusions bues refroidies.


Texture : Moyennement présente, plutôt de type "eau épaisse" -- rien qui accroche plus que l'eau, un peu plus soyeux peut-être, peu remarquable. L'effet frais est cependant très présent dès la deuxième infusion, avec une astringence qui assèche la bouche. Grosse longueur des arômes, forte présence, au point où ça devient plus agréable d'avoir avalé la liqueur que de la garder en bouche. C'est un thé qui au final m'aura bien détendu.


Couleurs : Un étang vert menthe sur lequel danse un filin d'huile dans lequel on discerne des pointes de bleu, jaune, et rose. Un mouvement calme et apaisant, vagues et cercles concentriques sur une surface réfléchissante.

vendredi 18 mars 2016

2012 – Yunnan Sourcing "Impression", blend printemps/automne de Lincang, Wu Liang & Simao, Yunnan Sourcing

Dégustation du 18 mars 2016
Première dégustation à ce lien.


Informations et provenance : C'est vendretea ! Quoi de mieux pour ce vendredi réservé aux "Expériences Culinaires" de ressortir une petite galette sans prétention et de la retester, histoire de voir si je prépare une recette avec son infusion ou si je me rabat sur l'habituel sencha. ^^
Je ne parle habituellement pas de prix car les hausses arrivent vite et de toute façon, avec les conversions entre différentes monnaies, le montant fluctue trop vite pour que ça vaille la peine. Cela dit, je vais faire une exception avec cette galette -- lorsque je l'avais achetée à l'automne 2013, elle coûtait 15 dollars, ce qui est ridiculement bon marché. Aujourd'hui, en mars 2016, elle n'est encore que 23 dollars américains. C'était une excellente affaire en 2013, voyons voir si c'est encore le cas aujourd'hui. 

(Note de 2025 : Ce thé est encore disponible à la vente sous la forme d'un sampler, où il se partage la vedette avec trois autres thés, 25 grammes x 4 donc pour 42 dollars américains. Yunnan Sourcing a également produit d'autres années de cette recette dont la plus récente coûte 46,25$ exactement à l'heure où j'écris ces mots. 

Le prix de la recette a littéralement triplé depuis sa sortie. Pourtant, ce blend demeure l'une des galettes les moins chères que l'on peut trouver dans le catalogue de YS. Cette augmentation du cours de la galette exponentiel comparé au coût de la vie, pourtant en hausse astronomique, me laisse sans mots.)


Détails d'infusion : 5 gr. / 125 ml en LongDan DuanNi et tasse Jian de David Louveau. Eau filtrée Brita, chauffée en continu à 100°C en Glass Kettle. Rinçage flash. Temps d'infusion : 10s. - 18s. - 25s. - 30s. - stop pour participation au thème de ce Vendretea. Total de 4 infusions, plus une cinquième extra-longue avec laquelle j'ai cuisiné.


Vue : La galette n'a que peu changé depuis deux ans qu'elle traîne dans mes tiroirs. Elle a pris un peu de couleur, la liqueur est devenue plus foncée, mais c'est tout. Mis à part une production d'écume plus prononcée, ça ressemble beaucoup à ma dernière dégustation.


Odeur : Parfums doux et musqués, légèrement fumés, avec quelque chose qui me rappelle le raisin jaune sec. Le parfum de fond de tasse est renversant, fumé et musqué avec une puissance de miel, honnêtement j'arrive pas à m'en tirer le nez tellement ça sent trop bon. 


Goût : Ça commence sucré, doucement fumé, pas du tout amer, avec des saveurs de légumes verts cuits, voire haricots rouges. La rétro-olfaction me rappelle le musc de fin de tasse dont je suis si friand, avec une belle finale sucrée et de l'eucalyptus. Cependant, dès la deuxième infusion des notes fumées de tabac prennent le dessus, deviennent de plus en plus âcres et envahissantes, jusqu'à complètement dominer la dégustation. J'ai fait plusieurs tests d'infusion pour voir si un temps précis pourrait arranger la chose, mais hélas... C'est bien dommage. 

Je ne sais pas si c'est dû au stockage ou si simplement ce jeune thé a un passage ingrat. Les températures sont encore froides à ce temps de l'année, peut-être qu'il sera mieux cet été ? On verra bien...

(Note de 2025 : Eh ben je vais devoir revisiter celui-ci maintenant.) 


Texture : Belle texture ronde et épaisse. Les saveurs restent très longtemps en bouche, l'astringence assèche la langue sur la deuxième infusion mais le petit effet frais qui prend la gorge est bien agréable. C'est un thé à l'énergie tranquille, assez cohérent avec ce que j'y trouvais il y a deux ans.

Cela dit, cette astringence c'est trop. Mon estomac fait des flops à partir de la troisième infusion, j'ai l'impression que celui-ci va passer rapidement à la casserole.

(Comme de fait : préparation d'oignons sautés au sheng.)


Couleurs : Des couleurs douces, vert et jaune en effeuillé par-dessus orange et violet. Assez semblable à ce que j'y trouvais la dernière fois, malgré l'impression générale d'un thé qui a évolué d'une drôle de façon. 

jeudi 17 mars 2016

2015 – (mai) Futsumushi Sencha, cultivar Asatsuyu, Asamiya, Shigaraki, Shiga, Japon

Dégustation du 17 mars 2016
Une première dégustation peu détaillée se trouve là.


Informations et provenance : Merci à Niva du blog Humeurs d'un Paradoxe et aussi du Forum des Amateurs de Thé pour cet échantillon en provenance de chez Florent, qui tient la boutique Thés du Japon. Malheureusement l'échantillon n'est plus à la vente si bien que les informations détaillées ne sont plus disponibles, ne reste plus qu'à goûter.


Détails d'infusion : 3 gr. / 85 ml en Kyusu de Tokoname et tasse basse de Julie Lavoie. Eau filtrée Brita, maintenue entre 70 et 80°C en Yama Glass Kettle. Pas de rinçage. Temps d'infusion : 30s. - 15s. - 45s. - pause pour manger - 1m.30s. - 2m.45s. - 5m. - dernière au jugé. Total de 7 infusions.


Vue : De longue et fines aiguilles vert sombre, rien à voir avec le hachis de feuilles auquel je suis plus habitué avec les fukamushi qui passent plus souvent dans ma kyusu. La liqueur est très claire, limpide, et le demeure toute la dégustation. 


Odeur : Déroutant pour moi qui n'ai pas l'habitude des sencha futsu mais très gourmand ! Une odeur charcutière de saucisse bouillie domine sur des parfums épicés de biscuits au gingembre, pain d'épice, et autres pâtisseries du même type. Dans le fond de tasse j'y retrouve la pâte de fruits, compote de coings et de poire, c'est très sucré et fruité, rien à voir avec le reste de la dégustation. 


Goût : La première infusion est végétale et fruitée, par la suite se développe de l'amertume, des arômes légèrement fumés, et autres saveurs de charcuterie (saucisson sec, chair à saucisse, etc.). Sur la deuxième ça devient plus vert, légumes bouillis et une petite pointe de menthe en fin de tasse. Ça s'atténue bien vite mais ça reste plaisant, j'en ai fait 7 infusions au final. Bien agréable malgré l'âge de cet échantillon, c'était un bon moment. Merci Niva !


Texture : En bouche la texture est merveilleuse, douce et caressante. La petite pointe d'amertume qui se développe chatouille les côtés de la langue et porte bien les saveurs, et la liqueur laisse un effet de fraîcheur dans la bouche après la troisième infusion. Franchement ça tombe dans l'estomac comme on tombe dans son lit, une sensation moelleuse et calme, relaxante. Une belle détente, vraiment. J'y reviendrai. 


Couleurs : Un rêve onirique de bleus et de verts, parsemé d'éclats blancs et jaunes qui s'envolent comme des petites bulles. 

mercredi 16 mars 2016

2013 – Gu Shu Yinzhen, Yunnan, Chine, Hojo Tea

Dégustation du 16 mars 2016


Informations et provenance : Échantillon de David du blog La Voie du Thé, mais également du Forum des Amateurs de Thé dont il est l'un des admins (et où on le trouve beaucoup plus souvent ces temps-ci d'ailleurs). 

Il s'agit d'un thé blanc du Yunnan fait de feuilles de théiers anciens, collecté et vendu par Hojo Akira de la boutique Hojo Tea, qui a écrit tout un article à son sujet ici. Hojo-san est reconnu pour la grande qualité de ses thés et un profil gustatif très particulier, fin et inhabituel dans le monde du thé arrache-bourrin que je fréquente plus régulièrement, donc j'admets que j'attends beaucoup de cette dégustation. 


Détails d'infusion : 5.2 gr. / 125 ml en Gaiwan Lotus. Eau filtrée Brita, maintenue entre 75 et 90°C en Glass Kettle. Pas de rinçage. Temps d'infusion : 1m. - 1m. - 2m. - 3m. - 4m. - 5m. - suite au jugé. Total de 8 infusions.


Vue : Comme tous les thés de Hojo-san, les feuilles sont absolument magnifiques. Longues, droites et duveteuses, certaines d'entre elles reluisantes d'huiles essentielles, le plaisir sensoriel commence avec les yeux. La liqueur est d'une clarté exceptionnelle, pâle sur la première infusion, légèrement trouble sur la deuxième, et d'un orangé désaturé particulièrement translucide par la suite. Les feuilles mouillées révèlent un peu de hachis auquel je ne m'attendais pas, mais qui n'a pas affecté la pureté de la dégustation (c'est bien pour ça que c'était une surprise de les voir). 


Odeur : L'un des aspects que j'apprécie le plus en dégustation, et ces feuilles m'en mettent vraiment plein le nez. Les parfums sont légers et sucrés, me rappellent le nougat sans la lourdeur. Ça part sur la fleur d'oranger, le miel, et le zeste d'orange confit dans la théière chaude, avec un floral lourd et riche qui s'impose dès les feuilles mouillées. Lys, glycine peut-être ? Et l'eau de fleur d'oranger bien sûr. Le nougat revient en force sur les dernières infusions, et le fond de tasse me rappelle le nectar et les biscuits secs pour le thé. C'est très rond, très fin, pile poil la signature des thés de Hojo-san.


Goût : Saveurs très légères malgré la première longue infusion, comme si les feuilles avaient un peu de mal à se réveiller. Mais puisque l'ampleur de ce thé se dévoile surtout par ses textures, ça ne m'a pas dérangé. C'est végétal et floral, peut-être de l'eucalyptus ? Avec une pointe d'amertume qui révèle son cultivar et me rappelle le jeune sheng, et un effet rafraîchissant assez prononcé en fin de gorgée. 

Les infusions suivantes sont plus présentes en bouche, j'y retrouve essentiellement ce qu'il y avait au nez. Nectar de fleur sucré, zeste d'orange confit, quelque chose qui me rappelle le nougat. C'est doux, floral, léger, très rond, et vraiment très très bon. Ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi David parle des thés de Hojo-san avec tant de respect.


Texture : Une liqueur grasse et huileuse tout en demeurant légère en bouche, c'est un tour de force. C'est vraiment dans cette dimension que les feuilles s'expriment le mieux. Il y a une bonne persistance des saveurs, mais comme mentionné plus tôt la force de ce thé se trouve dans sa texture exceptionnelle et ses effets sur le corps, cette clarté mentale et cette chaleur reposante qui accompagne ma dégustation. Merci beaucoup David, c'était toute une expérience.


Couleurs : La douceur et la rondeur au rendez-vous ! Une luminosité enveloppante allant du vert pâle à l'orangé crémeux, avec des mouvements qui rappellent les caresses d'une personne aimée.