samedi 11 octobre 2025

2009 – Meng Song Cha "Vieux Théiers" Maocha, Wang Xian Hao, Mengsong, Jinghong, Xishuangbanna, Camellia Sinensis

Dégustation du 29 mars 2016


Informations et provenance : Ce thé de Mengsong, c'est celui qui m'a fait basculer dans l'univers des puerh. C'est aussi le premier sheng que j'ai goûté. La première gorgée volée dans la tasse d'un ami était repoussante, beaucoup trop amère, mais la tenue en bouche était si exceptionnelle que j'y suis revenu... une fois, puis deux... Et comme vous pouvez le voir, j'y reviens encore.

L'un des quatre premiers puerh signés Camellia Sinensis, il n'est plus disponible à la vente. En fait, il n'a pas été disponible à la vente bien longtemps. La boutique a vendu un peu de maocha jusqu'en 2011 où j'ai acheté les derniers grammes, c'est le thé que je vous présente aujourd'hui. Mais il y avait également des galettes. La majorité d'entre elles ont été entreposées pendant plusieurs années dans leur cave de vieillissement avant que la boutique les ressortent en 2016, bien transformées. Là évidemment, au diable la dépense, j'en ai profité pour m'en récupérer une qui dort maintenant dans ma propre cave. Quelques semaines plus tard, elles étaient déjà toutes parties...

Je considère que j'ai eu beaucoup de chance de commencer mon parcours avec ce puerh, et encore plus de chance de pouvoir continuer à le déguster année après année. Au-delà de la qualité des feuilles que j'apprécie encore aujourd'hui, ce thé a élargi mon univers. Il a vraiment une place particulière dans mon coeur.


Détails d'infusion : 5 gr. / 125 ml en LongDan DuanNi. Eau filtrée Brita, maintenue à 100°C en Glass Kettle. Rinçage flash. Temps d'infusion : 10s. - 15s. - 25s. (oops) - 30s. - pause pour manger. Reprise : 35s. - 45s. - 55s. - suite au jugé. Total de 8 infusions.


Vue : Ce maocha a de jolies feuilles longues et torsadées, pour la plupart intactes, d'un brun clair qui devient un vert olive bien saturé quand elles sont épuisées. La liqueur orangé doux, un peu trouble, possède des reflets gris presque argentés sur certaines infusions, c'est joli et particulier. Il y a malheureusement pas mal de débris dans le fond du pichet, quelque chose de sablonneux même, mais ma théière me fait des misères en ce moment et je ne suis pas sûr si ça vient du thé ou de la terre qui s’égrène. Ce rendu semble se retrouver sur tous les thés qui passent dans cette théière en ce moment...


Odeur : Les feuilles sèches ont un parfum floral, épicé et complexe qui me rappelle presque un Dancong. J'y trouve de la bergamote et du géranium, un fruité acide et légèrement compoté qui m'a rappelé les baies rouges et la cerise de terre, et quelque chose de vaguement amer et légumier que j'ai du mal à définir. Ça sent bon. 


Goût : La première infusion me donne surtout des saveurs d'endives... sur leur site ils parlent de pissenlit, mais je n'ai pas cette référence. J'y retrouve cependant un peu l'encens dont ils parlent, ce parfum d'église, avec une minéralité qui porte bien les saveurs. 

La deuxième développe cette bonne grosse amertume qui m'a tant marquée, avec en-dessous un musc fruité, un peu de fruits peut-être ? C'est fugace, en-dessous de ces endives, avec l'encens qui revient en rétro-olfaction. Finale en bouche sur le caillou, un peu d'épices, ça picote agréablement sur la langue. 

La troisième, je l'ai un peu oubliée le temps de faire les photos... Mais c'est étonnamment doux en fait ! Chargé en saveurs, avec une amertume puissante et minérale, mais ça n'arrache pas la bouche comme je m'y attendais. Et il y a des saveurs de musc et de prunes jaunes qui pointent le bout du nez, j'adore ce thé. 

Les infusions suivantes développent des saveurs de zeste d'orange, de citron confit... C'est sucré, fruité et surprenant, cette douceur qui se développe à mesure que l'on perd en puissance. 


Texture : Je n'aime pas employer le terme "mâche" mais ouais, je crois qu'il y a un peu de ça. C'est épais et crémeux mais plutôt fin, on est loin de la texture type shu qui tache. Fine astringence à partir de la deuxième infusion surtout, ça fait saliver. L'épaisseur de la liqueur est décuplée à partir de la quatrième.

Les saveurs tiennent longtemps en bouche sur les premières infusions, mais ça s'essouffle aussi rapidement et par la huitième infusion tout est épuisé. C'est bien dommage. En tout cas ce thé m'a offert un moment de détente par-dessus tout, c'est un sheng donc on sent bien qu'il y a de la caféine là-dedans mais c'est plutôt un thé qui calme.
 


Couleurs : Des tracées lumineuses jaune pâle et vert doux sur fond noir, une brume brun-rouge qui offre une atmosphère apaisante, avec quelques éclats blancs et roses qui viennent briser la monotonie. L'ensemble me fait penser à un vitrail d'église sur lequel un rayon de soleil joueur vient se poser.
 

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