Informations et provenance : Une autre curiosi-thé ! Cette fois en provenance de Yunnan Sourcing, il s'agit d'un thé rouge Dian Hong dont le processus de fabrication consiste à le torréfier en y ajoutant du sucre muscovado afin d'y développer des notes de caramélisation maltée. Il y a peu d'information à ce sujet et je ne sais pas si c'est une technique ancestrale ou développée pour les touristes (ou développée pour les touristes à une époque ancestrale, qui sait), mais l'originalité me plaît. Testons.
Détails d'infusion : 5 gr. / 100 ml en Gaiwan de porcelaine basique. Eau filtrée Brita, maintenue à 100°C en Yama Glass Kettle. Pas de rinçage. Temps d'infusion : 30s. - 30s. - pause. Reprise : 30s. - 45s. - 1m. - 1m30s. - 3m. - 5m. - suite au jugé. Total de 10 infusions.
Vue : Les feuilles sont minuscules, entortillées sur elles-mêmes, et d'un noir de jais avec accents mordorés. Elles sont luisantes, ce que j'attribue au sucre mais qui sur un autre thé m'aurait fait penser aux huiles naturelles des feuilles car j'ai vu entre autres un puerh violet avec ce même lustre par le passé. Les feuilles mouillées, elles, sont absolument intactes ! Aucune carbonisation des feuilles comme l'aurait laissé penser le parfum qu'elles dégagent.
La liqueur d'un rouge pur et lumineux me tape dans l'oeil, je ne m'en lasse pas de la contempler.
Note de 2025 : C'est d'ailleurs à la photo ci-dessous que vous devez de lire ce post aujourd'hui, car l'article était incomplet et j'ai dû bosser dessus un peu plus fort que les autres pour qu'il soit prêt. Mais la couleur de cette liqueur, wouah.
Odeur : Les parfums terreux et sucrés de malt sont vraiment très prononcés dès l'ouverture du paquet. Ça me rappelle le caramel brûlé et la mélasse, des odeurs très fortes qui restent dans le nez. À la surface de la liqueur je perçois un léger camphre, avec quelque chose de vaguement mielleux, amer et ciré qui me rappelle le propolis, mais c'est vraiment cette odeur terreuse qui prend le dessus. En fond de tasse, un petit miel de fleur léger. C'est intéressant, mais sur une journée moins aventureuse j'aurais pu écrire "déstabilisant".
Goût : Alors je dois dire, en bouche ça n'a rien à voir avec ce que l'on attendrait d'un thé, c'est vraiment son propre truc. Les saveurs sont portées d'une façon complètement différente, et par-dessus tout la torréfaction domine. Personnellement je trouve que c'est joliment maîtrisé, mais c'est très lourd en bouche et faut avoir envie de ce genre de boisson.
Ça part sur des saveurs de caramel brûlé qui se transforme en sucre de canne malté, avec un léger camphre, et du clou de girofle, racine de chicorée, et café instantané qui pointe par-dessous. Il faut vraiment se concentrer pour identifier ces notes car cette première infusion est un peu trop puissante et les subtilités sont difficiles à saisir.
La deuxième est nettement plus agréable en diminuant le temps d'infusion, j'y trouve le même pôle mais plus sucré que brûlé, plus harmonieux. Le camphre se confirme, le malt également, ainsi que des saveurs épicées. Ce n'est pas le thé le plus complexe, mais on n'attend généralement pas ça d'un thé rouge.
C'est une dégustation intéressante cela dit. Je suis bien content d'en avoir récupéré quelques grammes.
Texture : Liqueur ULTRA épaisse, liquoreuse même, c'est aussi lourd qu'un rhum épicé. Les saveurs restent en bouche très longtemps, particulièrement pour un thé rouge. Cela dit, peut-on vraiment appeler ce produit un "thé rouge"? Honnêtement, ça se discute. J'avoue que je me demande jusqu'à quel point le sucre caramélisé n'a pas complètement effacé le thé de l'équation.
Personnellement, je crois que j'aurais apprécié l'effet gommant d'une théière... J'avais l'impression de percevoir des choses fugaces sous la torréfaction, mais celle-ci était si présente qu'à peine perçues, ces notes s'étaient déjà envolées. Le sucre inclus dans la fabrication de ce Fu Shou Mei a retenu ma main cela dit... j'aurais peur de contaminer mes terres.
Note de 2025 : Les années me donnent moins de retenue et j'ai bien envie de passer les derniers grammes de ce thé dans ma Purion, qui n'a de toute façon jamais trouvé la famille qui lui convenait. Au pire si c'est horrible elle passera une nuit dans la javel et le lendemain, comme neuve. C'est pas exactement une théière qui a accumulé un culottage intéressant chez moi... Et puis qui sait, peut-être que ça me donnera envie de racheter de ce petit Fu Shou Mei, qui demeure relativement bon marché aujourd'hui, en plus de trouver son emploi à ma Purion.
Couleurs : De rouge, de l'orangé, du vert kaki peint en touches successive par-dessus un fond brun bien riche. L'ensemble me donne une impression de promenade en nature, à l'automne, par un jour très ensoleillé.
Pas de couleurs abstraites cette fois, car à l'époque où j'ai fait cette dégustation mes notes n'avaient pas été complétées et je n'en avais pas ajouté à l'embryon de cet article. Il est possible qu'un jour je découvre une image correspondante dans les fichiers de mon vieil ordinateur, mais pour l'instant il faudra s'en passer.
Je vous laisse donc sur une autre image dont les couleurs correspondent bien à ce que ce thé m'évoque, et qui a le mérite d'être chargée d'histoire.
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