Au Québec, la tradition de se costumer et faire du porte-à-porte pour recevoir des friandises était l'une de celles que j'attendais chaque année avec impatience. Je n'aimais pas particulièrement me costumer, mais j'aimais voir les costumes des autres enfants, des adultes qui les accompagnaient, et surtout j'aimais les maisons décorées de citrouilles et de choses effrayantes où il fallait parfois une bonne dose de courage pour aller y sonner. J'aimais les histoires terrifiantes de monstres et de fantômes, de sorcières et de loup-garous qui pendant quelques semaines étaient mises de l'avant.
Plus important encore, c'était une fête qui ne se célébrait pas à la maison, autour d'un repas. Les adultes n'en étaient pas le focus principal. Contrairement à Noël, Pâques, et toutes ces autres fêtes d'anniversaires où les enfants devaient rester tranquille et hors de vue pendant que les adultes, eux, s'amusaient de discussions animées qui ressemblaient à des disputes, j'avais un très fort sentiment que Halloween était à nous. Une soirée de liberté où on pouvait courir, crier, se faire des peurs, s'amuser sans modération, et au bout de laquelle on avait en plus une récolte de friandises.Pendant quelques années, plus tard, Halloween est devenue pour moi Samhain, la célébration Wiccane... mais son association avec le culte des morts m'a toujours mis mal à l'aise. Peut-être parce que pendant tant d'années c'était le seul soir de l'année où mes "ancêtres" (très rapprochés) n'étaient pas les bienvenus, ou peut-être parce que les célébrations wiccanes de ma jeunesse étaient traitées comme un jeu, une occasion d'étaler son ego, plutôt qu'une fête à connotation religieuse où l'on rendait grâce à ses ancêtres. Bref, ça n'a pas collé.
Je n'ai pas encore décidé comment célébrer cette fête maintenant que je suis adulte, ni même comment l'appeler. Mais je continue d'apprécier son existence sous toutes ses formes et elle demeure importante pour moi. L'automne est toujours ma saison préférée, en célébrer le haut point fait sens. Puisque c'est moi l'adulte maintenant, ça se fera en partie autour de la table. À ce sujet d'ailleurs il pourrait y avoir des légumes d'automne au menu ce soir...courge et chou peut-être...Mais ça c'est pour plus tard. Pour l'instant c'est d'un thé dont j'ai envie, et j'en veux un qui reflétera bien que c'est une occasion spéciale. Il continue de pleuvoir... et ça fait deux semaines que j'ai envie d'un Dong Ding... Bon ben voilà, c'est décidé. En plus j'ai tout plein de sachets qui sont encore scellés.
Ça sera donc le Organic Dong Ding (lot 836) de Taiwan Tea Crafts.
J'avais fait la commande au début janvier 2020, juste avant la covid, du coup c'est probablement une récolte de 2019... mais je ne trouve le chiffre nulle part dans mes emails. Ça aurait très bien pu être un reste de stock 2018 à écouler, vendu moins cher que le 2019... En plus ce wulong est disparu de leur carte. Aucun moyen de vérifier sans contacter Philip directement. Tant pis.
C'est un thé très léger, fleuri et sucré, qui ma foi me rappelle le printemps bien plus que l'automne. J'avoue, je m'attendais à quelque chose d'un peu plus torréfié, mais apparemment non... et en plus il n'est pas à son meilleur, je dois vraiment me rappeler de laisser 24h de repos aux thés sous vide avant de les essayer. On perçoit bien la texture lisse et douce, mais les parfums pour l'instant refusent de prendre de l'expansion.Bon, c'est pas grave. Une expérience de porte-à-porte de thé, tiens, on cogne mais personne ne répond. Ça va, j'y reviendrai bientôt, c'est pas la première fois qu'un thé me fait ce genre de caprice. Il sera meilleur la prochaine f...
... aaah, un instant ! En fait il se réveille sur la quatrième infusion là. Un joli floral opulent qui me tapisse le voile du palais, du sucre plein la bouche... c'est un survivant celui-là, avec cette pureté et cette force j'ai même une impression de Gao Shan plutôt qu'un Dong Ding. Très raffiné...
J'allais le transférer dans le gros yunomi mais je crois que je vais continuer à l'infuser plutôt. Cette douceur florale est vraiment superbe.
La pluie continue de tomber, si fort maintenant que le petit ruisseau d'eau de gouttière emporte les feuilles jusqu'à la rue. Je plains les petits qui iront quêter leurs friandises ce soir par cette température. Mais ça ira, ils ne sont pas fait en chocolat. On l'a eu nous aussi, notre lot de mauvaise température les soirs d'Halloween. De l'eau à boire debout, du vent à en écorner les bœufs, et même de la grêle, on y est allés quand même. Sinon il y a aussi eu la fois où on avait eu un autre type d'averse... cette année-là le porte-à-porte s'était terminé par une bataille de boules de neige et de feuilles mortes. Jolis souvenirs d'enfance.Voilà la nostalgie qui me reprend. Entre la pluie et le wulong c'était inévitable je suppose.
Parlant du wulong, il s'épuise finalement à la 8ième infusion. Ce concert des 4 dernières c'était vraiment quelque chose. Je le revisiterai, celui-là. Peut-être un jour de neige, quand j'aurai envie de rêver du printemps.
Pour l'instant je retourne à l'automne.
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