Le Lam Dong Bai Hao d'hier était très très caféiné. C'est dans l'après-midi surtout que ça s'est confirmé, avec une énergie fébrile et nerveuse qui ne m'a pas quitté et m'affecte encore un peu aujourd'hui. J'allais d'ailleurs mettre de côté le thé pour la journée, mais quelques minutes de soleil au réveil m'ont fait changer d'idée... ce n'est probablement pas bien sage. Il y a des thés qui agitent et d'autres qui apaisent, il n'y a plus qu'à souhaiter que je connais suffisamment celui que je bois pour savoir dans quelle catégorie il se classe. Ce Dong Ding de M. Nen Yu, je l'ai "rencontré" pour la première fois à l'été 2013, quand j'étais allé renflouer mes stocks de wulong frais et qu'on m'avait proposé d'essayer celui-ci, qui venait d'arriver. Sa torréfaction légère donnait dans la tasse des parfums joueurs, floraux et caramélisés à la fois, accompagnés de jeux de texture en bouche qui m'ont immédiatement enchanté. Malheureusement c'était un cru exceptionnel dont je n'ai jamais retrouvé la richesse sur les années subséquentes. Je continue à en faire l'un de mes thés quotidiens, surtout qu'il est somme toute assez bon marché (comparé au reste du marché), et continue à espérer qu'un jour il sera aussi bon que le premier que j'ai goûté.
Alors, qu'est-ce que ça donne ce cru 2025 ?
Je dirais qu'il a quelque chose de liquoreux. On m'a dit à la boutique que c'était systématiquement celui qui s'accorde le mieux avec les fromages et je comprends pourquoi. Il possède une rondeur maltée, légèrement tannique, qui me rappelle la charpente sucrée du vin de Marsala avec lequel j'ai cuisiné hier. Les fleurs de la première tasse s'effacent vite, mais c'est une transformation plutôt qu'une disparition... et la liqueur est très ronde, très "pleine", il y a quelque chose qui se passe sur les trois registres (notes de tête, de coeur, et de base).
Pour le reste... j'avoue que je n'en suis pas complètement sûr. J'avais un odorat très fin avant 2020, mais la Covid est passée par là et j'ai mis des années à retrouver un niveau de sensibilité suffisant pour apprécier le thé. Pour être honnête, j'ai même failli demander au FAT de supprimer mon compte pendant ces années-là. Chaque nouvelle annonce d'une OST me faisait l'effet de coup de poignard.Heureusement j'ai attendu, une partie de mon odorat est revenu, et aujourd'hui je déguste avec plaisir. Mais je ne vais pas me leurrer : déceler les notes les plus fines, c'est fini. Un thé qui a du coffre comme celui-ci, je perds la capacité d'en percevoir les subtilités. Tout se mêle en un accord harmonieux (ou pas), mais je n'arrive plus à en goûter les notes individuelles. Peut-être qu'avec le temps j'y arriverai, mais là tout de suite c'est physiquement pas possible.
Donc je peux dire que c'est rond, riche, puissant, moins sucré en bouche qu'on s'y attendrait vu ce que ça sent mais avec une rétro-olfaction mielleuse incroyable et une belle épaisseur... et ça s'arrête là. Je ne peux rien donner de plus précis. Ma coloc le trouve très fruité... moi, pas trop. Je le trouve liquoreux, avec des textures en bouche qui me donnent l'impression de manger un repas plutôt que de boire un thé.Je n'y trouve pas l'aspect vif et joueur du cru 2013. Dommage.
Il est quand même superbe, surtout sa rétro-olfaction sucrée et parfumée. Vraiment, je l'apprécie beaucoup.
Le soleil n'a pas duré, et maintenant la neige reprend. Malheureusement, les prévisions me disent que ça ne va pas s'améliorer d'ici la fin de novembre. Je suppose qu'il faudra garder un oeil ouvert et profiter de ses rayons quand ils apparaissent... et peut-être aussi refaire mes stocks de vitamine D, puisque je me sais sensible à la dépression saisonnière.
Ma dégustation se termine, je me sens un peu plus apaisé. Ce n'est pas parfait, mais après faut laisser au corps le temps de se remettre. Dans un cas comme dans l'autre, j'avais raison sur ce point : c'est un thé qui apaise et me fait du bien.
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